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le vingt-quatre juin


Sur le pays naissant déchaînant leur colère,
Ils tentent d’étouffer le fier aiglon dans l’aire,
Et, pour en triompher, font mille efforts sans nom.
Notre race déploie une ardeur toujours neuve,
Et cent ans les échos éplorés du grand fleuve
Redirent les clameurs farouches du canon.

Cent ans le sang rougit coteaux, vallons et plaines,
Cent ans on vit, au bord de nos ondes sereines,
Le noble acharnement de l’aigle et du lion,
Et Monongahéla, Carillon, Sainte-Foy,
Sont des noms dont l’éclat superbement flamboie
À la voûte d’azur de notre Panthéon.
 
Mais le nombre devait écraser la vaillance,
Et nos remparts croulants subirent l’insolence
Des drapeaux arborés par la main des vainqueurs.
Lévis avait en vain montré tous les courages,
Et le vieux drapeau blanc disparut de nos plages,
Emportant dans ses plis des lambeaux de nos cœurs.