Page:Chapman - Les Fleurs de givre, 1912.djvu/61

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De retour avec eux, ivres de liberté,
Autour de nos logis s’ébattent les corneilles.
Des aspects et des bruits nouveaux de tout côté
Émerveillent nos yeux, enivrent nos oreilles.

Les frais ruisseaux d’argent, où le ciel transparaît,
Roucoulent dans le creux des combes embaumées.
En spirales d’azur, à travers la forêt,
De mille feux ardents s’élèvent des fumées.

Sous les éclats couvrant leurs huttes en bois ronds,
― Comme perdus au sein du désert insondable, ―
Les vaillants sucriers, penchés sur leurs chaudrons,
Surveillent la cuisson du blond sucre d’érable.

Déjà sous l’outremer des grands cieux éclatants
La terre sent frémir en elle les pervenches,
Déjà vaguement flotte une odeur de printemps,
Et les premiers bourgeons éclatent sur les branches.