Page:Chapotot - L’Estomac et le Corset.djvu/38

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tenir compte du temps écoulé depuis le dernier repas, afin de savoir approximativement ce que contient l’estomac.

Comme la palpation, la percussion nécessite le déplacement de la malade, surtout quand son estomac est rempli d’aliments, ou artificiellement d’eau, comme le recommandent Piorry et Penzoldt. Que peut-on délimiter par la percussion ? Les auteurs allemands conseillent de chercher à délimiter le bord supérieur, le bord inférieur, le bord gauche et le bord droit. Nous croyons impossible la délimitation de l’extrémité pylorique par la percussion ; il faut donc nous en tenir à celle des trois premiers bords. Toute la difficulté vient de leurs connexions intimes avec des organes sonores : poumon pour le bord supérieur, intestin pour l’inférieur.

Au niveau du foie, du cœur, de la rate même, la délimitation de l’estomac par la percussion est aisée. La différenciation de son est nette. Il n’en est plus de même au niveau du côlon transverse. Le son de ces deux organes est souvent difficile à distinguer ; on admet bien que celui de l’intestin est plus sourd ; il n’y a là rien d’immuable ; si ces deux organes sont remplis de gaz, la distinction est impossible. Il en va de même s’ils renferment tous deux des substances plus ou moins solides ou liquides.

En présence de telles incertitudes, si fréquemment renouvelées, il faut bien chercher à tourner la difficulté, d’autant plus que la délimitation exacte du bord inférieur de l’estomac est de beaucoup la plus importante. On aura recours aux procédés suivants :

1o Si l’intestin est dilaté par des gaz, on peut injec-