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Page:Charbonneau - Aucune créature, 1961.djvu/44

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— Elle est très belle, dit Georges, de la jeune femme.

À son mari qui entrait, Colette dit d’une voix jubilante :

— Georges est le seul homme qui me comprenne, impliquant que M. Hautecroix n’avait pas su apprécier les qualités de l’œuvre et l’avait dit.

Elle était redevenue mouvante comme la mer, s’étourdissant d’activité, mobilisant tout autour d’elle.

— Il faut que je vous fasse rencontrer ce peintre, Georges. Absolument ! Vous êtes faits pour vous entendre !

— J’en doute un peu. Nous n’avons probablement en commun que notre admiration pour Sylvie. Et il ajouta presque pour lui seul : et pour Gromaire…

— De qui parlez-vous ?

— D’un peintre français contemporain dont l’auteur de cette toile est le disciple.

Mais Colette n’écoutait pas. Elle n’entendait jamais les réserves et sautait les nuances, comme elle sautait les analyses de sentiments dans les romans. Elle enchaîna couvrant presque les paroles de Georges :