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LES DÉMONIAQUES DANS L’ART.

dans les peintures de ce temps-là un signe d’infériorité et de réprobation. Il est renversé sur les degrés qui conduisent à un couvent. C’est un jeune homme ; sa figure d’ailleurs impassible exprime légèrement le dégoût, la bouche est fermée, les mains, ainsi que le reste du corps ne présentent aucun signe de convulsion. Le saint lui saisit à pleine main le bras gauche, tandis que de la droite il fait le geste consacré de la bénédiction. Le diable s’enfuit à terre sous la forme d’un chat muni de deux ailes de chauve-souris.


SAINT CHARLES BORROMÉE GUÉRIT UN POSSÉDÉ

DESSIN ATTRIBUÉ À PAOLO UCCELO, NÉ EN 1397, MORT EN 1475

Un ancien dessin qu’on attribue à Paolo Uccello[1], et dont nous devons la photographie au docteur Tommaso-Tommasi, représente saint Charles Borromée guérissant un possédé. Le saint s’avance faisant de la main droite le geste de la bénédiction. La figure du possédé témoigne de certaines intentions naturalistes. C’est un homme à demi nu qui, un genou en terre, se renverse dans les bras d’un autre, l’autre jambe fléchie et maintenue en l’air, les deux bras étendus en croix, la tête rejetée en arrière, la bouche ouverte, et la pupille convulsée à l’angle externe de l’œil grand ouvert.


SAINT MATHURIN DÉLIVRANT UNE FEMME POSSÉDÉE

PLOMBS HISTORIÉS (XVe SIÈCLE)

Parmi les plombs historiés, collectionnés par M. A. Forgeais nous en avons trouvé plusieurs remontant au XVe siècle et qui, relatifs à saint Mathurin reproduisent le fait cité plus haut. Une des figures que nous donnons ici représente un plomb appartenant à la corporation des

  1. Ce dessin faisait partie de la collection d’un peintre de Florence » M. Salucci, aujourd’hui dispersée.