de son ancienne liberté, & pense être l’unique objet des complaisances du créateur : elle méprise profondément les autres nations, & fait profession d’attendre un libérateur qui lui assujettira l’univers.
Le polythéïsme est à peu près la religion universelle, & par-tout la dominante. Il revêt toutes sortes de formes suivant le climat & le génie des peuples. Il favorise toutes les passions, & même les plus monstrueuses. Il abandonne le cœur ; mais il retient quelquefois la main. Il flatte tous les sens, & associe la chair avec l’esprit. Il présente aux peuples les éxemples fameux de ses dieux, & ces dieux sont des monstres de cruauté & d’impureté, qu’il faut honorer par des cruautés & des impuretés. Il fascine les yeux de la multitude par ses enchantemens, par ses prodiges, par ses augures, par ses devinations, par la pompe de son culte etc. Il élève des autels au vice, & creuse des tombeaux à la vertu.
Comment les pêcheurs, transformés en missionnaires, persuaderont-ils aux théïstes dont il s’agit, que tout ce culte extérieur si majestueux, si ancien, si vénéré, n’est plus ce
