Page:Charles BONNET 1769 La Palingénésie philosophique ou Idées sur l'état passé et l'état futur des êtres vivans - tome 2.djvu/386

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que Dieu demande d’eux, & qu’il est aboli pour toujours ; que toutes ces cérémonies si augustes, si mystérieuses, si propres à étonner les sens, ne sont que l’ombre des choses dont on leur présente le corps ? Comment les forcer à reconnoître, que ces traditions, auxquelles ils sont si attachés de cœur & d’esprit, ne sont que des commandemens d’hommes, & qu’elles anéantissent cette loi qu’ils croyent divine ? Comment sur-tout les pêcheurs persuaderont-ils à ces orgueilleux théïstes, que cet homme si abject, que leurs magistrats ont condamné, & qui a expiré sur une croix, est lui-même ce grand libérateur qui leur avoit été annoncé & qu’ils attendoient ; qu’ils ne sont plus les seuls objets des graces extraordinaires de la providence, & que toutes les nations de la terre sont appellées à y participer ? Etc.

Comment des pêcheurs abbattront-ils ces verres à facettes qui sont sur les yeux du grossier polythéïste, & qui lui font voir presque autant de dieux, qu’il y a d’objets dans la nature ? Comment parviendront-ils à spiritualiser ses idées, à le détacher de cette matière inerte, à laquelle il est incorporé,