Page:Charles BONNET 1769 La Palingénésie philosophique ou Idées sur l'état passé et l'état futur des êtres vivans - tome 2.djvu/42

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dit moi-même dans mes considérations, lorsque méditant sur les progrès de l’esprit humain, je m’énonçois ainsi. « Voyés les progrès de la physique & de l’histoire naturelle depuis la renaîssance des lettres : combien de vérités inconnues aux anciens, & de conséquences sûres à déduire de ces vérités ! On ne sçauroit dire quelles sont les bornes de l’intelligence humaine en matière d’expérience & d’observation ; parce qu’on ne sçauroit dire ce que l’esprit d’invention peut ou ne peut pas. L’antiquité pouvoit-elle deviner l’anneau de Saturne, les merveilles de l’électricité, celles de la lumière, les animalcules des infusions, etc. ?

L’invention de quelques instrumens nous a valu toutes ces vérités : & ne pourra-t-on pas un jour les perfectionner, ces instrumens, & en inventer de nouveaux, qui porteront nos connoissances fort au-delà du terme où nous les voyons aujourd’hui ? » je répète encore à présent ce que je disois alors : je suis même persuadé, que nous touchons à des découvertes, dont nous ne sçaurions