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Page:Charles BONNET 1769 La Palingénésie philosophique ou Idées sur l'état passé et l'état futur des êtres vivans - tome 2.djvu/43

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nous faire aucune idée, & qui reculeront beaucoup les limites de nos connoissances actuelles. Que ne pouvons-nous pas nous promettre de ces lunettes acromatiques, qui éxercent depuis quelque tems les plus sçavans physiciens, & les plus habiles artistes ! Combien d’autres instrumens ne pourra-t-on point perfectionner ! Combien de nouvelles machines, de nouveaux procédés, de nouvelles combinaisons ne pourra-t-on point inventer, qui laisseront nos plus grands physiciens bien loin derrière ceux qui auront le bonheur de découvrir ces moyens nouveaux que nous ne soupçonnons pas même ! L’antiquité pouvoit-elle mieux déviner nos verres de toute espèce que les merveilles de tout genre qu’ils nous ont découvert ?

Pouvoit-elle soupçonner ces instrumens de méchanique & de chymie auxquels nous avons dû tant de vérités, qui lui étoient inconnues ?

Pouvoit-elle déviner ce grand nombre de procédés & de combinaisons, qui ont si fort accru de nos jours la somme de ces vérités ? Le tems n’étoit pas venu où l’art d’observer & d’expérimenter devoit éclairer le monde & prendre la place de cette vaine scholastique, qui dominoit trop dans ces siécles de ténèbres.