Page:Charles Peguy - Cahiers de la Quinzaine 3e serie vol 1-4 - Jaurès -1901.djvu/366

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n’a pas de sens, ou il a celui-là. Et il est absolument contraire aux formules intransigeantes du premier tour.

Encore une fois, ces contradictions n’excusent pas l’attitude des radicaux lillois, qui, eux, ont commis la contradiction suprême : celle d’affirmer la République, et de la livrer ensuite, en ressentiment de quelques outrages électoraux, les plus vains de tous.


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Mais je dis que les effets déconcertants de ces conceptions contradictoires du Parti ouvrier français iront s’aggravant. Je dis que la classe ouvrière ira de défaite en défaite si elle ne met pas plus d’unité dans sa tactique, si dans l’espace d’une quinzaine et en vertu de théories absolument inconciliables, elle proclame qu’entre les démocrates bourgeois et les cléricaux il n’y a aucune différence, pour faire aussitôt appel aux démocrates contre les cléricaux, et si tantôt elle resserre la lutte de classe jusqu’à l’intransigeance la plus sectaire, et tantôt l’assouplit et l’élargit jusqu’au concept bienveillant et accueillant de solidarité républicaine.

Mais il y a une autre contradiction de méthode qui arrêterait toute croissance, toute action du prolétariat.