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mière partie de sa tâche. Il a fait du bruit et beaucoup de bruit. Pour y parvenir toutes les armes lui paraissent bonnes, même les moins courtoises ; les gros mots qui, ne prouvent que contre ceux qui les emploient abondent dans sa prose. Il insulte à tort et à travers les artistes, les compositeurs même les plus illustres, les gentilshommes, les cours, les peuples et les rois, qualifiant de « singes » ceux qui prolestent contre sa marchandise musicale. Quoi qu’il en soit il a réussi ; je dirai même plus : il a pris, pour atteindre son but, le meilleur moyen.

En effet passez à côté de quelqu’un, et saluez-le ; il pourra très-bien arriver que votre salut passe inaperçu. Au contraire, accostez cette même personne et lancez-lui une insulte à la face ; oh ! alors vous êtes certain que la personne injuriée vous remarquera et vous répondra. Il arrivera même que la querelle attirera les badauds, la foule en un mot. Et bien, c’est précisément là le langage qu’a tenu M. Wagner dans une œuvre qui ne comptera pas moins de neuf volumes dont les cinq premiers tomes ont déjà paru.

M. Wagner qui, dit-on, se montre homme d’esprit dans la conversation, n’est que prétentieux,