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croyait si fermement à l’impossibilité de dépasser ses propres œuvres, que, dans toutes les productions artistiques qui suivirent les œuvres de sa grande période parisienne, il ne fit pas la moindre tentative de dépasser, en forme ou en importance, le point de vue auquel il se plaçait dans ces œuvres. Il se refusa opiniâtrement à voir dans le développement romantique de l’opéra autre chose qu’une décadence manifeste de l’opéra. Il dut faire, à ceux auxquels depuis il s’ouvrait là-dessus, l’effet d’un homme entiché, jusqu’à la folie, de ses propres œuvres, et cependant il ne faisait qu’exprimer une conviction basée sur une appréciation très-saine de la nature de l’opéra. Spontini pouvait dire, à bon droit, à propos de la naissance du nouvel opéra :

« Avez-vous donné à la forme essentielle des éléments musicaux de l’opéra un développement plus large ? Ou bien, quand vous avez voulu dépasser cette forme, avez-vous pu faire quelque chose de passable et de sain ? Les parties mauvaises de vos œuvres ne sont-elles pas mauvaises parce que vous avez voulu sortir de ces formes, et quand vous avez fait quoi que ce soit de bon, l’avez-vous pu faire autrement qu’en vous maintenant dans ces formes ?