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historique, il eût été désirable pour l’opéra de n’avoir affaire qu’à l’Église, car la seule musique historique qu’on pût utiliser, c’était la musique religieuse. Mais n’avoir affaire qu’à des moines et à des prêtres eût pu nuire sensiblement à la gaieté de l’opéra, car l’émancipation de la religion ne devait glorifier autre cbose que l’air, ce germe de tout opéra, germe qui s’était si largement développé et qui prenait ses racines non pas dans le besoin de recueillement, mais dans la recherche des distractions. Tout bien considéré, la religion ne pouvait être employée que comme hors-d œuvre, sur la scène comme dans les États bien ordonnés. Le motif principal était toujours « le prince et la princesse, » avec les ingrédients voulus : traîtres, chœurs de seigneurs, chœurs populaires, coulisses et costumes.

Comment maintenant s’y prit-on pour transporter dans la musique historique cette vénérable école d’opéra ?

Ici s’ouvrit pour le musicien le champ brumeux de l’invention pure et absolue : l’incitation à créer avec rien. Et voyez comme il s’est rapidement en-