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IV

L’altération de la vérité et du naturel, telle que l’exercent, pour l’expression musicale, les néoromantiques français, trouvait à la fois, dans un domaine de la musique entièrement distinct de l’opéra, une apparente justification et un aliment. Il nous est facile de le comprendre sous la désignation de malentendu de Beethoven.

Il est très-important de remarquer que tout ce qui, jusqu’à ces derniers temps, a exercé sur la formation de l’opéra une influence réelle et décisive, est venu uniquement du domaine de la musique absolue et nullement de celui de la poésie ni d’un heureux concours des deux arts réunis.

Si, d’un côté, nous avons vu l’opéra, depuis Rossini, aboutir à l’histoire de la mélodie, nous assistons dans les temps actuels à la naissance du drame historique dans l’opéra, sous l’influence exclusive du compositeur qui, poussé par la nécessité de varier la mélodie d’opéra, fut amené progressivement à l’enrichir d’un caractère historique indiquant ainsi