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mêla dans les rhythmes harmoniques les plus singuliers pour en faire de nouveaux sons d’expression, afin de rendre des sentiments individuels déterminés.

Tout cela, conçu dans sa forme extérieure, fut développé techniquement par les compositeurs qui reconnurent dans l’emploi de ces singularités de Beethoven un élément fécond pour composer. Tandis que presque tous les vieux musiciens ne comprenaient, ne louaient dans les œuvres de Beethoven que ce qui s’écartait de la nature étrange du maître, que ce qui leur apparaissait comme la fleur de sa première période musicale, les jeunes compositeurs, au contraire, imitaient principalement ce qu’il y a d’extérieur et de singulier dans la dernière manière de Beethoven.

Mais si le fond de ces traits étranges devait rester le secret non révélé du maître, il fallait nécessairement chercher quelque sujet qui, malgré son caractère général, présentât cependant l’occasion d’employer ces traits particuliers et individuels. C’est ailleurs que dans la musique qu’il fallait chercher ce sujet, et, en ce qui concerne la musique