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rencontré ainsi des viscères morts. Ces viscères ne pouvaient devenir des causes déterminantes de vie qu’à la condition de se manifester sans interruption. Mais l’âme qu’on cherchait n’était autre chose, en réalité, que la vie elle-même. II ne restait donc à l’anatomie chrétienne que la mort.

Le christianisme avait étouffé le mouvement organique de la vie artistique du peuple, sa force naturelle de production. Il avait opéré des incisions dans sa chair et détruit avec le scalpel à deux tranchants l’organisme de sa vie artistique. La vie en commun, qui seule permet au peuple de s’élever jusqu’à la puissance de la véritable création artistique, appartenait au catholicisme : c’est dans la solitude seulement, là où des fractions populaires, loin de la grande route de la vie commune, se trouvaient seules avec elles-mêmes et la nature, que se conserva, dans une simplicité enfantine et dans une misérable pauvreté, la chanson populaire, inséparablement unie à la poésie.

Si d’abord nous laissons de côté la chanson, nous voyons la musique prendre, sur le terrain de