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Chose étonnante, ce vieillard est le seul directeur célèbre que j’aie connu qui eut véritablement du feu. Ses temps étaient plutôt précipités qu’emportés, mais toujours énergiques et bien exécutés.

La direction de M. Esser à Vienne m’a produit une bonne impression, analogue à celle-ci. Enfin, ce qui devait rendre ces directeurs, lorsqu’ils étaient moins bien doués que ceux que je viens de citer, incapables de former des orchestres quand une nouvelle musique plus compliquée se fut produite, c’était précisément leur vieille habitude de ne voir et de ne remplir que les devoirs qui leur avaient été imposés jusque-là.

Je ne connais pas d’exemple, en Allemagne, d’un orchestre établi uniquement en vue des exigences de la nouvelle instrumentation. De tous temps, dans les grands orchestres, les musiciens passent par rang d’ancienneté aux places de chefs de pupitres, et en conséquence ne parviennent au premier rang que lorsque leurs forces sont déjà, affaiblies, tandis que les instrumentistes plus jeunes et plus énergiques restent au second plan,