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conséquences qui en découlent n’ont pas eu de prise en Allemagne sur l’esprit de progrès, et, aujourd’hui encore, lorsque nous voulons nous éclairer sur la portée d’un morceau de musique classique, nous en sommes réduits à subir les fantaisies personnelles du premier chef d’orchestre venu, et sa manière de comprendre le rhythme ou l’exécution de ce morceau.

Au temps de ma jeunesse, ces morceaux classiques s’exécutaient aux fameux concerts de Leipzig, sans que personne conduisît l’orchestre, à peu près comme des ouvertures de mélodrames ou des morceaux d’entracte, lis n’avaient donc nullement à souffrir de l’individualité pernicieuse d’un chef d’orchestre ; tous les hivers, régulièrement, on reprenait des morceaux de notre musique classique ne présentant pas de difficultés techniques exceptionnelles ; l’exécution était facile et précise ; on voyait que l’orchestre accueillait toujours avec un plaisir nouveau ses morceaux de prédilection, qui lui étaient devenus familiers.

Il n’y avait que la Neuvième symphonie de Beethoven dont on ne pût venir à bout ; cependant