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que j’ai observé une fois à l’orchestre de Vienne, et, je l’avouerai, avec plus de surprise que de plaisir ; car la nécessité de cette excentrique vitesse ne provenait que d’un défaut dans l’exécution : la mesure avait été précipitée à outrance, ce qui conduisait à une exagération à laquelle aucune véritable œuvre d’art ne doit, dans aucun cas, être soumise, quand bien même il s’agirait, à un certain point de vue peu élevé, de représenter cette exagération.

Comment se fait-il que l’on surmène ainsi le finale de l’ouverture de Freischütz ? Si l’on ne croit pas devoir refuser aux Allemands tout sentiment musical, ce phénomène paraît tout à fait inconcevable ; on se l’explique cependant lorsqu’on observe que cette seconde cantilène, ce chant d’allégresse, doit sembler de bonne prise à l’allegro principal qui, dès qu’elle apparaît, s’en empare et l’entraîne dans sa course. On croit voir une jeune et alerte prisonnière de guerre qu’un reître vient d’attacher à la queue de son coursier ; il est vrai que, comme dans la ballade, elle prend bientôt place sur la croupe du cheval, sans doute après que