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l’Ouverture, combien n’en avons-nous pas vu fabriquer en Allemagne, où on les exécute chaque jour — et cela sans respect pour les plus belles choses de l’art !

M. Wagner se tromperait-il naïvement quand il affirme que « l’Allemand, seul, aime la musique pour elle-même, et non pour y briller et gagner de l’argent ? » La naïveté n’étant pas son fait, je pense plutôt qu’il a voulu rire. Qui ne sait, en effet, que les correspondances des musiciens allemands, à commencer par les lettres de Weber, sont remplies de détails sur le produit de leurs concerts, de leurs publications, sur le prix de leurs symphonies, de leurs sonates vendues à tel ou tel éditeur de Paris ou de Londres ? Et les « réclames » dont ils se montrent si avides, que ce pauvre Weber rédigeait sur ses propres œuvres et qu’il envoyait à ses amis pour les insérer dans les gazettes, qu’en dites-vous ? Et cette terrible nuée de virtuoses en man, berg, er, bach, etc., qui, depuis quarante ans, s’abattent sur le monde entier, donnant des concerts, précédés de Barnums chargés de préparer les recettes, et de tresser d’avance les couronnes, aurait-on la prétention ridicule de nous les présenter comme « ne sachant pas même comment s’y prendre pour faire leur for-