Page:Chasles - La Fiancée de Bénarès, 1825.djvu/32

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niers rites de son mariage. Bientôt elle devait ensevelir sa vie, ses talens, sa beauté, son innocence dans les magnifiques ennuis du palais du Rajah.

Mais le Rajah n’est plus ; elle va périr. Les Brahmes s’avancent. Le cadavre, porté sur un palanquin de pourpre, suit les mouvemens que lui impriment les esclaves dans leur marche pénible. La longue procession des prêtres trace dans Bénarès un lumineux sillon ; les flambeaux brillent, et les fronts chauves des vieillards sacrés se montrent au loin, éclairés par ces lueurs funèbres. Les chants de mort se font entendre ; la trompette d’airain[1] retentit. Les fleurs sont semées sur les pas des victimes : le peuple les excite à la mort. On les voit, parées de leurs plus beaux atours, marcher en riant vers le

  1. Le Taré.