Page:Chasles - La Fiancée de Bénarès, 1825.djvu/33

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bûcher. Les Devêtas[1] les environnent ; et, quand la marche funèbre s’arrête, les chants de ces prêtresses célèbrent le dévoûment des épouses et le bonheur que leur réserve Vishnou dans le sein même des cieux.

Voici le bûcher sur les bords du Gange : de tous côtés on verse l’huile odorante ; de tous côtés s’élève la flamme ; de tous côtés l’encens est répandu. Les restes du Rajah sont placés sur la dernière couche ; cent Brahmines allument le sandal avec des torches du même bois ; l’huile, l’encens s’élèvent, se pressent, l’entourent ; les flammes le cachent sous leurs flots épais et brûlans. Les esclaves forment une chaîne autour du bûcher ; ils chantent, ils se précipitent : leur nombre diminue et la chaîne se resserre ; le peuple applaudit à cette danse horrible ; et de longs cris répètent le nom du Rajah, que les échos

  1. Les Bayadères.