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AV J.-C 624—612. 55

mens, comme les François, abhorrèrent ces atrocités, et, comme eux aussi , ils se contente- ront de verser des pleurs stériles. Cependant le peuple, effrayé de son crime, simaginoit voir les vengeances de Minerve suspendues sur sa tête. Les dieux, secondant le cri de l'humanité, rem- plissoient les consciences de troubles ; et tel qui n'eût été qu'un impitoyable anthropophage dans la France incrédule , fut touché de repentir à Athènes. Tant la religion est nécessaire aux hommes a !

Pour apaiser ces tourments de l'àme , plus iu supportables que ceux du corps , on eut re- cours à un sage, nommé Epiménide j . Si celui- ci ne ferma pas les plaies réelles de l'Etat, il fit plus encore, en guérissant les maux imaginaires. Il bâtit des temples aux dieux , leur offrit des sacrifices 2 , et versa le baume de la religion dans le secret des cœurs. Il ne traitoit point de su- perstition ce qui tend à diminuer le nombre de nos misères ; il savoit que la statue populaire , que le pénate obscur qui console le malheu- reux , est plus utile à l'humanité que le livre

a Qu'est devenu mon matérialisme précédent ?

Nouv. Ed.

1 Plat. , de Les. , lib. 1 , tom, n.

2 Strab , lib. x, pag, 479.

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