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64 REVOLUTIONS ANCIENNES.

effrayés de la licence des pauvres et de la ty- rannie des grands , inclinoient à un gouverne- ment mixte, propre à réprimer l'une et l'au- tre 1 : ils jouoient le rôle des Modérés.

Athènes se trouvoit ainsi, à peu près, dans la même position que la France républicaine : nul ne goûtoit la nouvelle constitution ; tous en de- mandoient une autre ; et chacun vouloit celle-ci d'après ses vues particulières. On voit encore ici la source d'où les François ont tiré les noms de partis qui les divisent a . Gomme si mes mal- heureux compatriotes n avoient déjà pas trop de leurs haines nationales, sans aller remuer les cendres des factions étrangères parmi les ruines des Etats qu'elles ont dévorés!

1 Plut., in Solon, pag. 85.

a Voici le commencement des rapprochements outrés. Comment a-t-il pu me tomber dans la tête , que les trois partis athéniens, la montagne , la plaine et la côte, dont les noms ne désignoient que les opinions politi- ques de trois espèces de citoyens ; comment, dis-je, a-t-il pu me tomber dans la tête que ces trois partis se retrouvoient dans trois sections de la convention nationale ? Lorsqu'une fois on s' est laissé dominer par une idée, et qu'on veut tout plier à cette idée, on avance niaisement les imaginations les plus creuses comme des faits indubitables. Nouv. Ed.

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