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120 RÉVOLUTIONS ANCIENNES.

vers 1 ; Hipponax 2 , exhalant le fiel et la haine. L'esprit des temps perce à chaque vers de ces poètes. La véhémence et l'enthousiasme do- minent dans les passions qu'ils ont peintes. Ce fut le siècle de l'énergie , quoique ce ne fût pas celui de la plus grande liberté. La remarque n'est pas frivole : elle décèle cette fermentation qui devance et annonce le retour périodique des révolutions des peuples.

Dracon florissoit aussi à la même époque. Il avoit composé un ouvrage que J. -J. Rous- seau nous a donné dans son sublime Emile a . C'étoit un traité de l'éducation 3 , où, prenant l'homme à sa naissance, il le conduisoit à travers les misères de la vie jusqu'à son tombeau. Le destin des deux révolutions grecque et fran- çoise fut d'être précédées à peu près par les mê- mes écrits.

Epiménide chercha, comme Fénélon, à rame- ner les hommes au bonheur par l'amour et le respect des dieux \ Si je ne craignois de mêler

1 Quintil. , lib. x , cap. i; jElian., Var. Hist., lib. x, cap. 13.

2 Anthol. , lib. m ; Horat. , Epod. 6.

a Je parlerai plus loin de Rousseau et de son sublime Emile. Nouv. Ed.

3 jEschin. , in Tiniarc. , pag. 261 .

A Strab. , lib. x ; Laert. , in Epim.

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