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AV. J.-C. 509. es OL. 67. 163

ment. Les continuelles émotions qu'on y ressent nous énervent, nous affaiblissent, nous rendent plus incapables de résister à nos passions ; et le stérile intérêt qu'on prend à la vertu ne sert qu'à Contenter notre amour-propre sans nous contrain- dre à la pratiquer. 1 »

Après ces premiers Sages nous trouvons He- raclite d'Ephèse , qui semble avoir été la forme originale sur laquelle la nature moula , parmi nous, le grand Rousseau. De même que l'il- lustre citoyen de Genève, le philosopbe grec fut élevé sans maître 2 , et dut tout à la vigueur de son génie. Comme lui, il connut la méchan- ceté de nos institutions , et pleura sur ses sem- blables ' ; comme lui , il crut les lumières inu- tiles au bonheur de la société 4 ; comme lui encore , invité à donner des lois à un peuple , il jugea que ses contemporains étoient trop cor- rompus 5 pour en admettre de bonnes ; comme lui enfin, accusé d'orgueil et de misanthropie, il fut obligé de se cacher dans les déserts % pour éviter la haine des hommes.

11 sera utile de rapprocher les lettres que ces génies extraordinaires écrivoient aux princes de leur temps.

1 QEuv. compi. de Rousseau, lett. à d'Alemb. , t. xh. 3 Heracl. ap. Diog. Laèrt. , lib. ix. 3 Id.,ib. — <Id.,ib. — « Id.,ib. — «Id., ib.

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