Page:Chateaubriand - Œuvres complètes t1.djvu/241

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AV. J.-C. 509. = OL. 67. 171

tion que nous les prenons souvent pour la na- ture même, ne nous montrent pas des vices et des vertus, là où il n'en existe pas? Quel nom , par exemple, donnerons-nous à la pudeur,. la lâcheté, le courage, le vol? si cette voix de la conscience n'étoit elle-même a ? Mais, gar- dons-nous de creuser plus avant dans cet épou- vantable abîme. J'en ai dit assez pour montrer en quoi les publicistes des temps d'innocence de la Grèce, et les publicistes de nos jours diffè- rent; il est inutile d'en dire trop.

En morale nous trouvons les mêmes disso- nances. Les Sages considérèrent l'homme sous les relations qu'il a avec lui-même ; ils voulu- rent qu'il tirât son bonheur du fond de son àme. Nos Philosophes l'ont vu sous les connexions

■ Qu'est-ce que j'ai voulu dire ? En vérité , je n'en sais rien ; je me croyois sans doute profond , en faisant en- tendre , d'après les bouffonneries de Voltaire , que , les peuples n'ayant pas les mêmes idées de la pudeur , du vol , etc. , on ne savoit pas trop dans ce bas monde ce qui étoit vice et vertu ; ensuite je renfermois ce grand secret dans mon sein , tout fier de m'élever jusqu'à la philosophie holbachique. 11 est bien juste que je me donne une part des sifflets qui ont fait justice de cette philosophie. Pourtant , chose assez étrange , moi-même , dans ce chapitre, j'attaque les philosophes du div-hui- tieme siècle , et je ne vois pas qu'en les attaquant je suis tout empoisonné de leurs maximes! Nouv. Ed.

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