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172 REVOLUTIONS ANCIENNES.

civiles; et ont prétendu lui faire prélever ses plaisirs, comme une taxe, sur le reste de la communauté. De là ces résultats de leurs sortes de maximes : « Respectez les dieux , connoissez- » vous ; achetez au minimum de la société et » vendez-lui au plus haut prix. »

Voici, en quelques mots, la somme totale des deux philosophies : celle des beaux jours de la Grèce s'appuyoit tout entière sur l'existence du grand Etre : la nôtre sur l'athéisme. Celle-là considéroit les mœurs , celle-ci la politique. La première disoit aux peuples : « Soyez vertueux , vous serez libres. » La seconde leur crie : « Soyez libres, vous serez vertueux. » La Grèce , avec de tels principes , parvint à la république et au bonheur; qu'obtiendrons-nous avec une philo- sophie opposée ? Deux angles de différents de- grés ne peuvent donner deux arcs de la même mesure \

��a On voit partout dans Y Essai que ma raison , ma conscience et mes penchants , démentoient mon philoso- phisme , et que je retombe avec autant de joie que d'a- mour dans les vérités religieuses. On voit aussi que l'es- prit de liberté ne m'abandonne pas davantage que l'esprit monarchique. La singulière comparaison tirée de la géo- métrie , que l'on trouve ici , me rappelle que destiné d'a- bord à la marine ( comme je le fus ensuite à l'église, et enfin au service de terre ) , mes premières études furent

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