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AV. J.-C. 509. = OL. 67. 179

Les peuples, d'abord éblouis de leurs succès gi- gantesques, revinrent peu à peu de leur éton- nrment, lorsqu'ils virent que de si grands ex- ploits ne tendoient pas tant à l'indépendance qu'aux conquêtes 1 , et que les Grecs, en deve- nant libres , prétendoient enchaîner le reste du monde 2 . Par degrés il se fit contre eux une masse collective de haine 3 , comme ces balles de neige , qui , d'abord échappées à la main d'un enfant, parviennent, en se roulant sur elles- mêmes , à une grosseur monstrueuse. D'un autre côté , les Athéniens , enrichis de la dépouille des autres nations 4 , commencèrent à perdre le principe du gouvernement populaire : la vertu 5 . Bientôt les places publiques ne retentirent plus que des cris des démagogues et des factieux 6 . Les dissensions les plus funestes éclatèrent. Ces petites républiques , d'abord unies par le mal- heur , se divisèrent dans la prospérité : chacune voulut dominer la Grèce. Des guerres cruelles, entretenues par l'or de la Perse , plus puissant que ses armes, s'allumèrent de toutes parts 7 .

' Plut. , in Cim. , pag. 489. — 2 Id., ib.

3 Thucyd.,lib. i, cap. 101. — 4 Id. , ib.

5 Plat., de Leg. , lib. iv , pag 706.

G Ahstot-, de Rep., lib. v, cap. 3.

7 II est impossible de multiplier les citations à l'infini. J'en- gage le lecteur à lire quelque histoire générale de la Grèce. Il y

12.

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