Page:Chateaubriand - Œuvres complètes t1.djvu/266

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fin, de l’assemblée du peuple, sans laquelle il n’y a point de république 1 \

Carthage adopta en morale les principes de Lacédémone. Elle bannit les sciences et défendit même qu’on enseignât le grec aux enfants 2 . Elle se mit ainsi à l’abri des sophismes et de la faconde de l’Attique. Il seroit inutile de recher- cher l’état des lumières chez un pareil peuple. Je parlerai incessamment de la partie des arts , dans laquelle il a voit fait des progrès considérables.

Atroces dans leur religion, les Carthaginois jetoient, en l’honneur de leurs dieux, des enfants dans des fours embrasés 3 ; soit qu’ils crussent que la candeur de la victime étoit plus agréable à la divinité ; soit qu’ils pensassent faire un acte d’humanité , en délivrant ces êtres innocents de la vie , avant qu’ils en connussent l’amertume.

Leurs principes militaires différoient aussi de

1 Arist. , deRep.; Polyb., lib. vi, pag. 493; Just. lib. xix , cap. 2 ; Corn. Nep., in Annib., cap. 7.

a Le jeune auteur se plaît évidemment au détail de ces combinaisons politiques, qui rentrent dans sou système favori. Il est vrai qu’il n’y avoit point de république sans assemblée du peuple , avant que la république représentative eût été trouvée. Nouv. Ed.

2 Justin. , lib. n , cap. 5.

5 Plut. , de Superst. , pag. 171 .