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200 RÉVOLUTIONS ANCIENNES.

P, S , R. Elle étoit une république , parce que le peuple en corps étoit législateur et formoit le premier ternie de la proportion. Pour rendre cette constitution monarchique , sans en altérer les principes , c'est-à-dire sans la rendre despo- tique, qu'auroit-il fallu faire? Changer notre proportion, P, S, R, en cette autre , R , S, P, c'est-à-clire , transposant les moyens extrêmes, P et R : le pouvoir législatif se trouvant alors dévolu aux rois et au sénat, en même temps que le peuple en retient encore une troisième partie. Mais si le peuple, n'étant plus qu'un tiers du législateur, continue d'exercer en corps ses fonctions , la proportion est illusoire , car là où la nation s'assemble en masse , là existe une république. Le peuple, dans ce cas, ne peut donc qu'être représenté 1 . De là, la constitution angloise. Et l'un et l'autre gouvernement seront excellents : le premier à Garthage chez un petit peuple simple et pauvre 2 ; le second en Angle- terre, chez une grande nation, cultivée et riche.

1 Cet important sujet sur la représentation du peuple , sera traité à fond dans le dernier volume de cet ouvrage. J'y mon- trerai en quoi J.-J. Rousseau s'est mépris, et en quoi il a appro- ché de la vérité sur cette matière, la base de la politique. Je ne demande que du temps. Il m'est impossible de tout mettre hors de sa place , de mêler tout.

2 L'État étoit opulent ; mais le citoyen , quoique riche d 'ai - gent , étoit pauvre de costumes et de goûts

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