Page:Chateaubriand - Œuvres complètes t1.djvu/412

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342 REVOLUTIONS ANCIENNES.

marche ! Paissent des branches ombreuses la dé- fendre des rayons brûlants du soleil !

Sacontala sortant du bois et demandant à Gana, rhermite , la permission de dire adieu à la liane Madhavi, dont lesjleurs rouges enflamment le bocage , après avoir baisé la plus radieuse de toutes les Jleurs , et l'avoir priée de lui rendre ses embrassements avec ses bras amoureux , s'écrie :

Ah ! qui tire ainsi les plis de ma robe ?

��C'est ton fils adoptif , le petit chevreau dont tu as si souvent humecté la bouche avec l'huile bal- samique de l 'ingoudi , lorsque les pointes du cusa l'avoient déchirée. Lui que tu as tant de fois nourri dans ta main des graines du synmaka. Il ne veut pas quitter les pas de sa bienfaitrice.

SACONTALA.

Pourquoi pleures-tu , tendre chevreau ? Je suis forcée d'abandonner notre commune demeure. Lors- que tu perdis ta mère , peu de temps après ta naissance , je te pris sous ma garde. Mon père Cana veillera sur toi lorsque je ne serai plus ici. Retourne , pauvre chevreau , retourne , il faut nous séparer. ( Elle pleure. )

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