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356 REVOLUTIONS ANCIENNES.

grand événement % a à peine été recueilli des écrivains. Cependant les conséquences durent en être vivement senties. Si la science des hommes demeure en tous temps la même , et qu'il soit permis de raisonner de l'effet des passions , d'a- près la connoissance de ces passions, on peut hardiment conjecturer que l'insurrection de la Ba- bjlonie 1 , peut-être même celle dellonie, par des causes maintenant impossibles à découvrir, pro- vinrent de ces innovations 2 . Qui sait jusqu'à quel degré elles n'influèrent point sur le sort des armes dans la guerre Médique, et par conséquent sur la destinée des Perses? Ces réformes sacerdo- tales de Darius et de Joseph dans leurs Etats, presqu'au moment de l'abolition de la monarchie en Grèce et en France, présentent un des rap- ports les plus intéressants de l'histoire.

a De tous les rapprochements présentés dans X Essai , voilà le plus curieux et le fait historique le moins ob- servé. Nouv. Ed.

1 Herodot. , lib. m, cap. 160-160.

2 II est impossible qu'un ordre religieux de la plus haute anti- quité , et qui gouvernoit le peuple à son gré , se laissât massacrer, proscrire, sans mettre en usage toutes les ressources de sa puis- sance. Et puisque Lucien nous apprend que de son temps les mages existoient dans tout leur éclat en Perse , il faut en con- clnre qu'ils obtinrent la victoire sur Darius. D'ailleurs , Pline et Arien parlent des mages tout-puissants sous Xcrxès , et de ce. prince lui-même , comme d'un grand sectaire du second Zo- roastre.

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