Page:Chateaubriand - Œuvres complètes t1.djvu/430

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360 REVOLUTIONS ANCIENNES.

der au lecteur ce qu'il pense de ce qu'il vient de lire ? Est-ce là ce livre qui devoit révéler en moi un homme tout autre que l'homme connu du public ? Que voit-on dans Y£ïssai? est-ce un impie , un révolutionnaire, un factieux , ou un jeune homme accessible à tous les sen- timents honnêtes, impartial avec ses ennemis, juste contre lui-même, et auquel, dans le cours d'un long ouvrage , il n'échappe pas un seul mot qui décèle une bassesse de cœur ? U Essai est certes un très-méchant livre ; mais si l'on ne veut , si l'on ne doit accorder au- cune louange à l'auteur, peut-on lui refuser de l'estime ? Littérairement parlant , Y Essai touche à tout , at- taque tous les sujets, soulève une multitude de ques- tions , remue un monde d'idées, et mêle toutes les formes de style. J'ignore si mon nom parviendra à l'avenir ; je ne sais si la postérité entendra parler de mes ouvrages ; mais si V Essai échappoit à l'oubli, tel qu'il est en lui- / même cet Essai et tel qu'il est surtout avec les Notes

critiques , ce seroit un des plus singuliers monuments de ma vie.

��FIN DU TOME PREMIER.

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