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VIE DE RANCÉ

conde place ; Rancé obtint la première. On attribua ce succès à sa naissance : Rancé n’en triompha pas ; Bossuet n’en fut point humilié.

Rancé prêcha avec succès dans diverses églises. Sa parole avait du torrent, comme plus tard celle de Bourdaloue ; mais il touchait davantage, et parlait moins vite.

Dans l’année 1648, s’ouvrit la Fronde, tranchée dans laquelle sauta la France pour escalader la liberté. Cette bacchanale entachée de sang brouille les rôles : les femmes devinrent des capitaines ; le duc d’Orléans écrivait des lettres adressées à mesdames les comtesses maréchales-de-camp dans l’armée de ma fille contre le Mazarin.

Broussel, le conseiller, était le grand homme ; Condé, un petit personnage tenu en cage à Vincennes par un prêtre ; le coadjuteur attendait à Saint-Denis le sac de Paris. On égorgeait le voisin, et l’on se consolait par des vers :


En voyant ces œillets qu’un illustre guerrier…


Mazarin et Turenne étaient des amoureux, l’un de la reine, l’autre de madame de Longueville, tandis que Charles Ier tombait sous la hache de