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LIVRE QUATRIÈME

Trappe, qui jusqu’alors ne l’avait point voulu accepter, l’accepta. Bientôt dom Gervaise voulut retirer sa démission ; il alla parler à Fontainebleau au P. Lachaise, se prévalant d’un certificat que lui avait donné l’ancien abbé et disant que l’esprit de M. de la Trappe était tout à fait affaibli, qu’il avait auprès de lui un secrétaire extrêmement janséniste. Le P. Lachaise eut peur, il changea d’opinion sur l’ancien solitaire. »

Saint-Simon vit M. de Chartres ; M. de Chartres en écrivit à madame de Maintenon. Frère Chauvier, envoyé à la Trappe, assura qu’il avait trouvé tout entier l’esprit de l’ancien abbé. La démission de dom Gervaise fut maintenue ; pendant ce temps-là dom Gervaise écrivait en chiffres à une religieuse qu’il avait aimée. « C’était un tissu de tout ce qui peut s’imaginer d’ordures, et les plus grossières, » dit Saint-Simon.

Voilà de ces passages qui détruisent l’autorité de la vérité dans les Mémoires de Saint-Simon. Imaginer qu’un religieux de la Trappe ose écrire de pareilles choses à une religieuse, même en chiffres, est une telle absurdité qu’on ne saurait le croire. S’il y a quelque chose de vrai dans toutes ces ribauderies, il serait plus simple d’i-