Page:Chaucer - Les Contes de Canterbury.djvu/350

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telles peines, que vos cœurs en frissonneraient, —
1650 bien que la langue d’aucun homme ne puisse dire,
quand j’en parlerais l’espace de mille hivers,
les peines de cette maudite demeure d’enfer.
Mais pour nous préserver de ce lieu maudit
veillez bien et priez Jésus que par sa grâce
il nous protège, je l’en supplie, du tentateur Satanas.
Écoutez cette parole et soyez sur vos gardes :
le lion se tient aux embûches toujours[1]
pour tuer l’innocent, s’il le peut faire.
Disposez toujours vos cœurs à résister
1660 à l’ennemi qui voudrait nous réduire en servitude et esclavage.
Il ne pourra vous tenter au delà de vos forces[2] ;
car le Christ sera votre champion et chevalier.
Et priez que ces semoneurs se repentent
de leurs méfaits avant que le diable les emporte.

Ici finit le conte du Frère.
  1. V. Psaumes, X, 9.
  2. Cf. I, Cor., X, 13.