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pagnol, que les juifs ont surnommé le Sage, le Grand et l’Admirable, titres que les hébraïsans chrétiens lui ont confirmé. Il naquit, selon l’opinion commune et d’après Rossi, à Tolède en 1119, et mourut à Rhodes en 1179. Philosophe, astronome, médecin, poète, commentateur, il embrassa tous les genres et réussit dans plusieurs : mais ce fut principalement par ses explications de l’Écriture qu’il se fit connaître. Ses conjectures étaient souvent hardies. Il soutenait que le peuple d’Israël ne passa point au travers de la mer Rouge, et qu’il profita du temps où l’eau était basse. Il perfectionna ses connaissances par de longs voyages, et il mourut avec la réputation d’un des plus grands hommes de sa nation et de son siècle. Il fit de si heureuses découvertes en astronomie, que les plus habiles mathématiciens les adoptèrent. On a de lui beaucoup d’ouvrages, parmi lesquels on distingue I Perus at Altora, ou Commentaire sur la loi. Constantinople, 5262 (1532) in-folio, édition très-rare. – Ibid., 1542, aussi in-fol. Venise, 1576, aussi in-fol. Ce commentaire fait honneur à Aben-Hezra. II. Jesod Mora ou le Fondement de la Crainte. Venise, 1566, in-12. C’est le plus rare des livres de cet auteur. Il en existe une édition de Constantinople, 1530, in-8o. Cet ouvrage est une exhortation à l’étude du Talmud. III. Elegantiœ grammaticœ, Venetiis, 1546 in-8o. IV. Abbreviatio de luminaribus et diebus criticis. Lugduni, 1508, in-4o. On ne trouve presque plus l’édition faite à Naples en 1488, de son Commentaire sur le Pentateuque. Le style d’Aben-Hezra est quelquefois si concis qu’il en est obscur.

ABEN-MELLEK, savant rabbin, dont on a la Perfection de la Beauté. Amst., 1661, in-fol., en hébreu, et trad. en latin, in-4o et in-8o. C’est sous ce titre singulier qu’il a donné un Commentaire sur la Bible, où il s’attache à en expliquer le sens grammatical.

ABEN-PACE ou ABOUBEER-MOHAMMED-EBN-ELSAYEG, fameux philosophe arabe né à Cordoue, mourut fort jeune encore, dans le royaume de Fez en Afrique, l’an 533 de l’hég. (1138). On rapporte qu’il fut empoisonné par des ennemis jaloux de son savoir. Ce jeune savant avait tourné ses études du côté de la métaphysique et de la morale. Il est fort estimé chez les Arabes. Ses ouvrages ont été recueillis par Aboul-Hassan, qui lui donne le premier rang parmi les auteurs de sa nation. On trouve des détails curieux sur Aben-Paee, dans la Vie du philosophe Ebn-Yokdan, que Pococke a traduite et imprimée à Oxford, en 1671.

ABEN-RAGEL (Ali), célèbre astronome arabe, né à Cordoue, florissait vers le commencement du 5e siècle de l’hég. (11e de J. C.) Il écrivit un livre sur le jugement et le sort des étoiles traduit en latin et imprimé à Bâle, par Henricus Petri ; et à Venise, en 1485, par Erhard Radelez, sous ce titre : de Judiciis seu fatis stellarum. On a de lui un second ouvrage intitulé : De revolutionibus navitatum, seu de fredariis, Venise, 1524. Il y a dans la bibliothèque de l’Escurial, un poème arabe de cet auteur sur l’astrologie judiciaire.

ABENSPERG (Nicolas, comte d’), géant qui fut tué en 1487, par le duc Christophe de Bavière, qui était lui-même d’une taille et d’une