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force gigantesques, si l’on en juge par l’énorme granit qu’il lançoit, dit-on, avec le pied, jusqu’à dix pieds de haut. On le conserve à Munich sous un des vestibules du château. Guettard en parle dans son mémoire sur la Minéralogie d’Allemagne.

ABENZOAR, c’est-à-dire fils de Zoar, médecin maure, surnommé le Sage et l’illustre, naquit dans l’Andalousie, et fut contemporain d’Avicenne et d’Averroës qui vivaient dans le 12e siècle. Il s’adonna à la médecine, ensuite à la pharmacie, enfin à la chirurgie qui, de son temps, n’était exercée que par des esclaves. Il réussit dans ces arts, et se fit un grand nom. On a de lui : I. Rectificatio medicationis et regiminis, Venise, 1490, in-fol. 1496-97 ; avec le colliget d’Averroës, 1514, in-fol. Cet ouvrage fut d’abord imprimé à Venise, d’après une traduction latine, faite en 1285 par les docteurs Raravici et Jacob, d’après une traduction hébraïque. II. Un Traité sur la guérison des maladies, Lyon, 1531, in-8o ; et deux Traités sur les fièvres, 1579, Venise, in-fol.

ABENZOAR LE JEUNE, fils du précédent, naquit à Cordoue en 1142, et professa avec distinction l’état de médecin, que son père lui avait enseigné. Il cultivait aussi la poésie avec quelque succès. L’émir Yousouf-Ben-Tachesyn l’attacha à sa personne comme médecin, et eut pour lui une extrême bonté. L’ayant emmené avec lui, dans un voyage qu’il fit en Afrique, il entra un jour dans l’appartement d’Abenzoar, qui était alors absent, et vit dans ses papiers, des vers où il exprimait ses regrets d’être séparé de ses parens. L’empereur envoya sur-le-champ un ordre secret, au gouverneur de Séville, de faire venir promptement la famille d’Abenzoar à Maroc, où il la fit loger dans une maison magnifiquement ornée. Il y envoya ensuite son médecin, sous prétexte de visiter des malades. Que l’on juge de la surprise agréable d’Abenzoar, lorsqu’il se vit tout à coup dans les bras d’une famille chérie, dont il se croyait si éloigné ! Ce célèbre médecin est auteur de plusieurs écrits estimés, qui sont restés manuscrits.

ABERCROMBY (Thomas), médecin, né en 1656 à Forfar, dans le comté d’Angus en Écosse, mort à Édimbourg en 1726, fut élevé à Saint-André, d’où il alla à Leyde, et y prit ses degrés. À son retour en Écosse, il professa la religion romaine, et fut nommé médecin de Jacques II. Il compila les Exploits militaires de l’Écosse 2 v. in-fol., et composa un Traité de l’esprit, presque oublié aujourd’hui.

ABERCROMBY (Sir Ralph ou Raphaël), général anglais, descendant d’une ancienne famille d’Écosse, était entré fort jeune au service avec deux de ses frères, dont l’un fut tué la bataille de Bunker’s-hill en Amérique. Raphaël obtint une lieutenance en 1760. En 1762, il fut fait capitaine au troisième régiment de cavalerie, et devint lieutenant-colonel de ce même corps en 1773. En 1787, il fut nommé major-général, et en 1798, il eut le commandement du septième régiment de dragons. Bientôt après le commencement de la dernière guerre, il fut employé sur le continent, et commandait les avant-postes dans l’action de Cateau-Cambrésis, lorsque le duc d’Yorck, dans ses dépêches, fit une mention honorable de sa conduite. Il fut blessé à Nimègue,