Page:Chauvet - L Inde française.djvu/262

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Situé dans la ville noire, où l’espace n’est pas limité, l’établissement occupe une très-grande surface de terrain. Il est adossé à une très-belle église, surmontée d’un dôme, œuvre d’un missionnaire doué du génie de l’architecture.

Chaque année, la distribution des prix du collège malabar s’y faisait avec le plus de solennité possible. Obéissant à un esprit de libéralisme peu ordinaire dans les institutions religieuses, le collège de la Mission ouvrait ses portes à tous les enfants natifs, sans distinction de race ou de religion. Le parsis y coudoyait le chrétien, le sectateur de Brahma s’asseyait sur les bancs à côté de l’israélite, et le mahométan fraternisait avec toutes les écoles du protestantisme.

Les missionnaires apportent dans l’accomplissement de leur œuvre une tolérance et une charité qu’on peut louer sans réserve parce qu’elle est excessivement rare. Est-ce l’habitude de se trouver en contact avec des gens qui professent les religions les plus diverses qui impose cette tolérance à nos prêtres en Orient ? Je ne saurais le dire, mais je constate une vérité indéniable.

Des dangers incessants, une vie un peu vagabonde à travers des pays inconnus, hospitaliers souvent, mais où il est difficile d’aborder quelquefois, l’incertitude du lendemain, en exigeant des missionnaires une grande énergie et une rare sagacité, les rapprochent davantage