Page:Chauvet - L Inde française.djvu/263

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des populations. Ce ne sont plus des ministres vivant à l’écart des autres individus, ce sont des hommes comme tous les citoyens, qui apprennent à ménager les faiblesses humaines et cherchent à les convaincre sans les violenter ni les menacer.

Les jeunes élèves, réunis sous nos yeux, dans les distributions des prix du collège malabar, présentaient les types les plus variés. L’amiral s’était beaucoup occupé d’ethnographie. Pendant deux ans, il avait vécu, au milieu des ruines de Thèbes, dans l’intimité la plus étroite avec Champollion. Chargé de transporter en France l’obélisque de Louqsor, il s’était pénétré de la science des hiéroglyphes.

Le groupe d’enfants qu’il avait sous les yeux réveilla ses vieux souvenirs. Il était vivement frappé des traits et du caractère de ces physionomies juvéniles.

— Regardez cet enfant, me disait-il, c’est un Rhamsès. Regardez attentivement cet autre, c’est un Sésostris. Je les ai vus certainement esquissés sur les monuments de Thèbes.

La ressemblance lui semblait tellement saisissante qu’il en arrivait à résoudre une question fort controversée de l’histoire des peuples de l’extrême Orient : l’Inde avait-elle conquis l’Égypte ou l’Égypte avait-elle conquis l’Inde ?

Ces types primitifs, gravés sur la pierre en traits ineffaçables, ne se retrouvent plus parmi les races égyp-