Page:Chefs-d'oeuvre des auteurs comiques, Tome 5, 1846.djvu/244

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EU|c|tirant un gros cahier de sa poche.}}

Ah ! Quelque humeur qu'il ait, il faudra bien qu'il rie ;

Et pour cela d'abord, je lis ma tragédie.

DAMIS

Rien ne pouvait pour lui venir plus à propos. [1375]

FRANCALEU

Pourvu que les fâcheux nous laissent en repos.

DAMIS, bas à Dorante.

Dès que vous le pourrez, songez à disparaître.

Je vous attends.

FRANCALEU, à Damis.

Et vous, vous n'en voulez pas être ?

DORANTE, au même, s'efforçant de faire lâcher prise à Francaleu.

Je ne vous quitte point.

DAMIS, à Francaleu.

Monsieur, excusez-moi,

J'aime ; et c'est un état où l'on n'est guère à soi. [1380]

Vous savez qu'un amant ne peut rester en place.

Il s'en va.

DORANTE, voulant courir après lui..

Par la même raison...



Scène XI

Francaleu, Dorante.
FRANCALEU, le retenant ferme.

Laissez, laissez, de grâce !

Il en veut à ma fille ; et je serais charmé

Qu'il parvînt à lui plaire, et qu'il en fût aimé.

DORANTE

Oh ! Parbleu, qu'il vous aime, et vous et vos [1385]

Ouvrages !

FRANCALEU

Comme si nous avions besoin de ses suffrages !

DORANTE

Le mien mérite peu que vous vous y teniez.

FRANCALEU

Je serai trop heureux que vous me le donniez.

DORANTE

Prodiguer à moi seul le fruit de tant de veilles !

FRANCALEU

Moins l'assemblée est grande, et plus elle a d'oreilles. [1390]

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