Page:Cheikh Nefzaoui - La Prairie Parfumée.djvu/182

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 144 —

succès de son entreprise[1]. Toutefois les pronostics donnés par le jasmin n’ont pas le caractère de certitude de ceux fournis par la rose. Il diffère, en effet, grandement de cette dernière fleur, en ce sens que le moindre souffle de vent suffit pour le renverser.

La vue d’une marmite (beurma بــرمة) annonce la conclusion (anuberame انبــرام) des affaires dans lesquelles on est engagé. Abou Djahel[2], que la malédiction de Dieu soit sur lui ! a ajouté que ce serait pendant la nuit que cette conclusion aurait lieu.

La jarre (khabia خــابية) est le signe de la turpitude (khebets خبث) dans toute espèce d’affaires, à moins, toutefois, qu’elle ne soit tombée dans un puits ou dans une rivière et qu’elle ne soit cassée, de manière à laisser échapper les calamités qu’elle contient.

La sciure de bois (nechara نشــارة) indique une bonne nouvelle (bechara بشــارة).

L’encrier (douaïa دوايـة) indique le remède (doua دواء), c’est-à-dire la guérison du malade, à moins qu’il ne soit brûlé, cassé ou perdu, au quel cas il présage le contraire.

Le turban (âmama عمــامة), si on l’a vu tombant sur le visage et

  1. (90) Ce jeu de mots sur le jasmin est tiré de l’ouvrage d’Azeddine el Mocadesi intitulé Les oiseaux et les fleurs.
  2. (91) Abou Djahel, un des personnages les plus marquants des Koreïchites, était un ennemi juré de Mohammed et de sa doctrine. Son véritable nom est Âmeur ben Heïchame, de la famille des Moukhzoum. Il reçut aussi le surnom de Abou el Heukoum, l’homme doué de sagesse.