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LE JARDIN PARFUMÉ

— Nous nous soumettons nous-mêmes à vos désirs, belle Zora, répondit Bou-el-haïa, dites-moi à quelles conditions je pourrai vous voir céder à mon amour.

— Et si vous ne remplissez pas complètement celles que je vais ordonner, vous reconnaîtrez-vous loyalement mes prisonniers et jurez-vous d’obéir à mon bon plaisir ?

— Nous le jurons, dirent-ils tous.

Et la princesse scella le pacte en mettant sa main dans celle de celui qui l’aimait.

— Voici donc mes ordres, dit Zora ; toi, Bouel-haïa, tu niqueras cette nuit même ces quatre-vingts pucelles sans jouir.

— J’accepte, dit le cavalier ; et on le fit entrer immédiatement dans une pièce charmante, où on lui envoya, l’une après l’autre, toutes les jeunes filles réunies dans le château.

Il les eut toutes et pas une goutte de liqueur spermatique ne perla sur la tête de son tota. Zora resta toute émerveillée de cette vigueur physique et morale sans exemple, car il fallait une terrible force de volonté pour prendre quatre-vingts pucelages sans jouir.

— Quel est ton nom ? demanda-t-elle le len-