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LE JARDIN PARFUMÉ

— Sire, je ne bouge pas d’ici que vous ne m’ayiez accordé une grâce.

— Parle, et sur le prophète ! Je ferai selon ton désir.

— Je veux d’abord que tu me fasses riche, et ensuite que tu m’accordes la grâce de ces pauvres femmes et de ces malheureuses filles, pour ne pas faire un scandale affreux si près de ta capitale.

— Je l’ai juré, ce que tu demandes sera fait.

Alors ayant appelé le Sief, il fit trancher immédiatement la tête à tous les nègres, excepté à Debrom, qui était un noir superbe, mais il lui fit couper le nez et les oreilles.

Quand le bourreau eut terminé son exécution, il arracha le tota de chacun des suppliciés et l’introduisit dans leur bouche, puis il cloua les têtes sur les créneaux de la maison et coucha sur la terrasse les six corps décapités.

Chacun alors retourna chez soi, le Sultan avec la belle Boudroul Boudour, assise sur une superbe monture ; Omar, que le prince venait de nommer son secrétaire particulier, avec sa bien-aimée ; le Sief et les autres de la suite chargés du trésor que l’on avait pris dans le bordj.

Le roi donna le château et les meubles au fils