Page:Cherbuliez - Amours fragiles, 1906.djvu/120

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homme qui a toute sorte de bonnes qualités, à un homme digne de mon estime, bien fait de sa personne ?

— L’autre matin qu’il riait tant, il avait l’air d’un superbe mouton qui a appris le copte, interrompit Mme Véretz.

— A un homme, reprit-elle, qui a ma parole. Vous craignez les mauvais propos ; c’est bien alors qu’on trouverait à gloser.

— Il n’est que de prendre ses précautions. Nous ne le quitterons pas, il nous quittera.

— Et à qui le sacrifierais-je ? A un septuagénaire.

— Ah ! permets, le marquis n’a que soixante-cinq ans, et il ne les paraît pas. C’est un homme d’un beau passé et d’un aimable avenir. Je lui prédis les plus beaux succès de tribune, ce genre de succès qui fait qu’on pense à vous pour un portefeuille. La France est si pauvre en hommes ! Et puis, ma chère adorée, dis-toi bien qu’il n’y a que les vieillards qui sachent aimer. Ils vous savent tant de gré de ce qu’on leur fait la grâce de les supporter ! J’ajoute que M. de Miraval a le goût fin, il apprécie notre littérature. C’est écrit, il la trouve « du premier ordre ».

Là-dessus, Mme Véretz quitta de nouveau sa