Page:Cherbuliez - Amours fragiles, 1906.djvu/124

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une femme de beaucoup d’esprit, et je ne m’en dédis pas.

— En ce cas, est-ce ma fille qui a eu le malheur de vous déplaire ?

— Votre fille ! s’écria le marquis. Serais-je assez maudit de Dieu et des hommes ! .. Mais elle est adorable, votre fille.

— C’est le mot de la lettre, pensa Mme Véretz ; il a raison de s’y tenir. »

Puis elle reprit :

« Monsieur le marquis, quel est donc ce mystère ?

— Eh ! madame, lui dit-il en la regardant de travers, vous êtes une femme très fine, et vous vivez avec des gens qui déchiffrent des hiéroglyphes. Je crains bien que vous ne m’ayez deviné.

— Vous vous faites une idée exagérée de ma clairvoyance : je n’ai rien deviné du tout. Voyons, serait-il vrai, comme le prétend M. de Penneville, que vous ayez un secret ?

— Est-ce que par hasard mon neveu l’aurait pénétré, ce secret ? Vous m’épouvantez ; il est le dernier homme du monde à qui j’oserais faire mes confessions !

— Je le crois sans peine, pensa-t-elle. Allons, nous tenons le lièvre par les oreilles. »