Page:Cherbuliez - Amours fragiles, 1906.djvu/125

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Elle pressa doucement le bras du marquis et lui dit :

« Décidément je ne vous comprends pas, et j’ai la passion de comprendre. Vous ne voulez pas me le révéler, ce terrible secret ?

— Jamais, madame, jamais. Je n’ai pas encore perdu le respect du mes cheveux blancs, ils me font peur ; voulez-vous que je les couvre d’un ineffaçable ridicule ?

— Vous êtes seul à vous apercevoir qu’ils sont blancs, dit-elle en lui jetant une œillade des plus encourageantes.

— Et puis, reprit-il, vous me trahiriez auprès d’Horace. C’est la première fois qu’un oncle a tremblé devant son neveu.

— Il y faut renoncer, se dit Mme Véretz avec quelque dépit ; ses cheveux blancs et son neveu le gênent. Il ne parlera pas avant que l’autre ait quitté la place. »

Après une pause :

« Monsieur le marquis, si vous aviez été moins avare de vos visites, vous nous auriez fait à la fois honneur et plaisir, car il me tardait de vous voir pour vous entretenir d’une inquiétude qui me travaille. J’ai mon secret, moi aussi, et je désirais vous le confier. Oui, depuis quelques jours j’ai l’esprit