Page:Cherbuliez - Amours fragiles, 1906.djvu/23

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

quand nous parlerons l’un de l’autre. » Je ne crois qu’à moitié les récits de mon jeune homme, je le soupçonne d’avoir chargé les couleurs ; mais donnez donc à dîner aux gens ! Ce sont de fameuses dupes que les amphitryons.

« Voilà mes renseignements, ma chère Mathilde ; dis-moi ce que tu en comptes faire. Là-dessus, ton vieil oncle t’embrasse tendrement, non sans regretter un peu que cela ne tire pas à conséquence.

« P. S. — Je rouvre ma lettre. Je sortais pour la jeter à la boîte en allant dîner, quand par une grâce du ciel je rencontrai au coin de la rue de Choiseul maître Papin, dont l’éloquence fit donner jadis gain de cause à l’aimable femme que tu as prise en grippe, on ne sait pourquoi. J’avais eu l’occasion de le consulter touchant une affaire qui m’était recommandée, nous sommes restés bons amis, et, comme je savais qu’il avait gardé les meilleures relations avec sa blonde cliente, je l’accostai pour lui en demander des nouvelles. Ma chère, les histoires du bon jeune homme sont sujettes à caution ; tout au moins n’est-il pas au courant. Mme Corneuil a encore changé de manière, et je commence à croire qu’elle en change trop souvent. Je crains qu’elle n’ait pas cet esprit