Page:Cherbuliez - Amours fragiles, 1906.djvu/302

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répondit : « L’origine primève de mes aves et ataves fut indigène des régions lemoviques. » — J’entends bien, dit Pantagruel, tu es Limousin pour tout potage. — Et le prenant à la gorge : « Tu écorches le latin ; par saint Jean ! je t’écorcherai tout vif. » Lors commença le pauvre Limousin à crier : « Vee dicou gentilastre, laissas a quo au nom de Dious, et ne me touquas grou ! » Ce qui signifiait : « Eh ! dites donc, mon gentilhomme, laissez-moi, au nom de Dieu, et ne me touchez pas. » — Dieu soit loué ! répondit Pantagruel, à cette heure tu parles limousin.

— Je n’entends rien à cette histoire, s’écria M. Drommel ; mais, si en la racontant vous aviez l’intention de m’insulter, je vous jure que vous m’en rendrez raison. »

L’ex-commissaire lui répondit :

« C’est bien de cela que vous avez besoin, comme le disait je ne sais plus qui. »

A ces mots, M. Drommel, ne se possédant plus, se leva pour courir sus à l’insolent ; heureusement, sa femme l’arrêta par le bras, tandis que le prince de Malaserra le retenait par une des basques de son habit, en lui disant :

« Les philosophes ils ne se fâchent jamais.

— Au nom de Dious ! ne vous disputez pas, dit